par Lindsey McGee | 12 janvier 2021
Lorsque les participants se sont vu remettre des masques lors de la Semaine de la mode de Paris en mars dernier, ils ne se doutaient probablement pas qu’ils tenaient là le vêtement le plus important de l’année 2020. L’annonce du COVID-19 s’est accélérée et le secteur a déjà pris du retard en raison du Nouvel An chinois et des fermetures qui en ont découlé.
Ce n’était pas le cas. Entre les fermetures de magasins en Europe et aux États-Unis, le gel des livraisons et les ruptures de stock massives, l’industrie de la mode a peut-être connu l’année la plus difficile de son histoire. La réouverture des économies et l’augmentation massive des achats en ligne ont aidé certaines marques à se rétablir, mais les derniers rapports de McKinsey & Company prévoient toujours une contraction mondiale du secteur de 27 à 30 % en 2020.
Que peuvent donc faire les marques de mode pour réussir dans une économie post-COVID ? Parmi les nombreuses recommandations figurent les efforts de diversification des fournisseurs (qui réduiront la dépendance à l’égard des textiles chinois), les investissements dans des stratégies de prévision fondées sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, et l’expansion des canaux de commerce numérique. Mais pour de nombreuses entreprises, une grande partie de la solution réside dans l’utilisation de la technologie connectée pour simplifier les chaînes d’approvisionnement complexes.
Le défi des chaînes d’approvisionnement déconnectées
De nombreuses marques de vêtements utilisent plusieurs plateformes différentes pour différents canaux et processus, depuis les portails de commerce électronique jusqu’aux systèmes de gestion des commandes, des entrepôts et des stocks. En outre, ils peuvent travailler avec des dizaines, voire des centaines de détaillants, de fournisseurs de textiles et de transporteurs. Sans connectivité, les marques de mode doivent faire circuler les informations des canaux externes vers les canaux internes, puis entre les systèmes internes, et enfin les renvoyer manuellement aux partenaires commerciaux.
Cela crée de multiples problèmes qui entravent la réussite. Tout d’abord, le transfert manuel de toutes ces données est coûteux et nécessite d’importantes ressources internes. Deuxièmement, la saisie manuelle entraîne des retards, ce qui peut poser problème, en particulier lorsque l’on travaille avec des clients qui ont souvent besoin d’accusés de réception de bons de commande, d’avis préalables d’expédition et de livraisons dans des délais serrés. De plus, les détails importants tels que la disponibilité des stocks et les mises à jour des expéditions ont toujours un temps de retard, ce qui empêche de voir les mouvements des produits en temps réel. Enfin, une chaîne d’approvisionnement déconnectée est une chaîne d’approvisionnement imprécise, truffée d’erreurs qui réduisent des marges bénéficiaires déjà très faibles, tout en nuisant à la réputation d’une marque auprès des détaillants et des consommateurs.
Simplifier grâce à l’intégration
Dans l’économie actuelle, il est essentiel de disposer de données précises et en temps réel, compte tenu des fluctuations imprévisibles de la demande, des changements dans les canaux et des perturbations permanentes des fournisseurs et des transporteurs. Pour conserver leur avance, les entreprises doivent étudier les processus de leur chaîne d’approvisionnement, de l’achat à l’expédition, et tirer parti de la puissance des solutions intégrées pour créer une chaîne d’approvisionnement plus simple et plus visible.
EDI : la fermeture éclair de la technologie de la chaîne d’approvisionnement
La fermeture à glissière est généralement considérée comme l’une des inventions les plus importantes de l’histoire de la mode. Remplaçant les boutons, les fermetures à glissière sont plus rapides, plus faciles et plus pratiques à utiliser. En outre, ils offrent une meilleure protection contre les intempéries, permettant aux porteurs de sortir à l’abri du vent, de la poussière et de l’eau.
L’échange de données informatisées(EDI) a eu un impact comparable sur les chaînes d’approvisionnement. L’EDI est un type de logiciel qui accepte les données entrantes, les traduit pour les adapter aux besoins du système interne, puis les transmet. L’EDI peut prendre des données non structurées, des courriels et même des PDF et les convertir pour répondre aux besoins de traitement rapide de votre système ERP. À l’instar de la fermeture éclair, l’EDI réunit des éléments disparates de la chaîne d’approvisionnement plus rapidement et plus facilement que les solutions plus anciennes et décousues. Tout comme la fermeture éclair, l’EDI offre une protection accrue à votre entreprise ; non seulement il garantit l’exactitude des données, mais grâce au cryptage avancé des données, il sécurise également vos données contre les éléments extérieurs.
L’EDI intégré offre plusieurs avantages supplémentaires, notamment
Mise à jour des données en temps quasi réel. L’EDI étant automatisé, les données peuvent être reçues et traitées extrêmement rapidement, ce qui permet aux entreprises de comprendre l’état actuel des activités des produits et de répondre rapidement aux commandes entrantes et aux communications des partenaires commerciaux.
Des coûts moins élevés. Une fermeture éclair fait le travail de dizaines de boutons ; de même, l’EDI remplace des centaines d’heures de saisie manuelle. Cela signifie que vous pouvez réaffecter des ressources internes pour travailler sur des priorités plus importantes qui favorisent la croissance à long terme de votre entreprise.
Contrairement aux efforts manuels, les solutions EDI, en particulier les solutions EDI basées sur le cloud, sont conçues pour gérer facilement la croissance régulière des ventes et les augmentations soudaines des commandes, sans causer de retards.
La puissance du commerce unifié
Les solutions de commerce unifié s’appuient sur la base puissante de l’EDI pour réduire davantage la complexité de la chaîne d’approvisionnement des marques de mode. Ces systèmes holistiques rassemblent plusieurs plateformes en un seul centre, quel que soit le format des données entrantes. Les solutions de commerce unifié offrent une transparence à l’échelle de l’entreprise et des données en temps réel, tout en éliminant la nécessité de gérer plusieurs portails d’utilisateurs et en réduisant souvent le nombre de fournisseurs avec lesquels les marques doivent jongler.
Par exemple, une plateforme Unified Omni robuste vous permettra d’accéder aux canaux de commerce en magasin et numériques, de mettre à jour les informations sur les produits à l’échelle de l’entreprise, de recevoir des commandes multiplateformes, de les envoyer à votre ERP pour traitement et de gérer l’optimisation de l’exécution des commandes à partir d’une interface utilisateur unique.
En outre, comme le commerce unifié regroupe les processus de la chaîne d’approvisionnement sous un même toit et synchronise les données entre de nombreuses plateformes, il fournit une version unique des vérités de l’entreprise, que les entreprises peuvent utiliser pour prendre des décisions stratégiques. Les systèmes de gestion du commerce dotés d’une plate-forme de communication centralisée vont encore plus loin en permettant aux utilisateurs et aux partenaires commerciaux internationaux de consulter des mises à jour en temps réel, de poser des questions et d’échanger des documents en un seul endroit.
Si l’on associe ces avantages à l’accessibilité des solutions basées sur le cloud, le commerce unifié permet aux entreprises de mode d’aujourd’hui de fonctionner plus efficacement, quel que soit l’endroit où leurs partenaires commerciaux – ou leurs employés – sont basés.
La connectivité en pratique
Cavender‘s, une marque de vêtements western, est l’un des clients de Jesta qui fait l’expérience de la puissance d’une chaîne d’approvisionnement connectée. En jumelant l’EDI intégré de TrueCommerce à la puissante plateforme Jesta Vision Suite, Cavender’s a pu rapidement simplifier ses opérations tout en renforçant son entreprise.
Larry Waterman, vice-président exécutif et directeur des opérations chez Cavender’s, a souligné l’importance de la collaboration tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Grâce à l’EDI intégré, M. Waterman commente : « Nous sommes maintenant en mesure de fournir à [our largest vendors] des analyses qui soutiennent leur planification de la production et de la distribution et qui, en fin de compte, nous aident à nous assurer que nous avons les bons produits au bon endroit et au bon moment ».
Dans le même temps, l’entreprise a enregistré des améliorations internes significatives en termes d’efficacité. « Nous sommes désormais en mesure d’automatiser le processus manuel de longue date consistant à faire correspondre nos bons de commande, nos bordereaux d’expédition et nos factures », a déclaré M. Waterman. Cela se traduit par moins d’erreurs, un cycle de commande plus rapide et la possibilité de réaffecter des membres de l’équipe à des tâches importantes en contact avec les clients.
M. Waterman voit dans l’avenir de Cavender une expansion omnicanale continue : « Nous avons été omnicanaux avant même que l’omnicanal ne soit un sujet d’actualité », souligne M. Waterman. « Par exemple, nous honorons les commandes en ligne de nos magasins depuis le lancement de notre site web. Nous distribuons également beaucoup de produits directement des fournisseurs vers nos magasins. Nos nouvelles capacités nous aident déjà à améliorer l’efficacité de nos stocks. »
Les chaînes d’approvisionnement de la mode à l’avenir
Les chaînes d’approvisionnement désorganisées ont joué un rôle important dans les difficultés rencontrées par l’industrie de l’habillement en 2020, mais ce faisant, elles ont mis en évidence ce que les entreprises de mode doivent faire pour retrouver et conserver un avantage concurrentiel. En intégrant les opérations omnicanales et en consolidant les systèmes internes, le commerce unifié apportera aux marques de mode le soutien dont elles ont besoin non seulement pour se remettre de l’impact du COVID, mais aussi la visibilité et la fonctionnalité dont elles ont besoin pour rester agiles sur les marchés futurs.
